Virginia Field naît à Londres le 4 Novembre 1917 sous le patronyme de Cynthia Margaret Field. Si son père est un très sérieux juge à la cour, sa tante est l’actrice dramaturge Lauriel Lee. Sa maman quant à elle surveille son train de vie. Les Field, pour des raisons connues d’ eux seuls, vivront un temps à Paris et un temps à Vienne. Et si c’est à Londres que notre jeune mademoiselle Field fait ses débuts en scène à 15 ans, c’est à Vienne qu’elle sera sérieusement remarquée pour la première fois.
Elle fait ses débuts au cinéma en 1934 dans un rôle déjà court et qui finira sur le plancher de la salle de montage. Virginia n’a que dix sept ans, mais malgré cette mésaventure, elle reçoit une proposition Hollywoodienne émanant d’un certain Gilbert Miller. L’offre est alléchante, la famille laisse la jeune demoiselle partir tenter sa chance.
La presse entend aussitôt parler d’elle car elle déménage illico de la villa qu’a louée pour elle le studio pour un minuscule appartement car le studio en question n’a pas pensé au personnel domestique et qu’elle n’est pas à Hollywood pour faire le ménage! Elle passera ensuite son indispensable test et…ne sera pas retenue! Par contre, si elle n’a pas ébloui les producteurs, elle a hypnotisé son partenaire lors de son essai, Owen Davis Jr et les tourtereaux annoncent leur mariage à la presse, lequel est prévu pour le mois de Mai 1936. Mais en guise de voile blanc et de fleurs d’oranger, Virginia offrira surtout à la convoitise des journalistes sa joyeuse ronde de soupirants où au fil du temps on croisera des noms aussi célèbres que Sassoon, Vanderbilt ou Georges Raft. Pour une actrice qui clamait haut et fort: « Il n’y a rien de plus ennuyeux qu’une party à Hollywood à part une visite chez le dentiste! » ou encore « Pourquoi sortirais-je à Hollywood le soir? Pour entendre parler cinéma toute la soirée après une journée de studio? Non Merci! »
Ses déclarations à l’emporte pièce avaient fini par lui valoir un certain succès dans la presse et le respect des journalistes. Quelle autre actrice aurait osé affirmer: « Pourquoi je fais du cinéma? Pour m’offrir un vison et ouvrir un restaurant! » (Ce qu’elle fit, d’ailleurs!)
Les dangers qui menacèrent le monde dès 1939 mirent quelques freins à ses ardeurs. Elle se rendit à Londres tant que c’était encore possible pour revoir sa famille et venait de rencontrer Richard Greene, la finalité de sa quête du prince charmant. Le couple avait décidé de convoler mais la déclaration de guerre fit reculer la jeune fiancée toujours aussi pragmatique: » Le mariage unit deux êtres qui veulent construire une vie ensemble, mais dans la conjoncture actuelle qui oserait sérieusement penser à construire quoi que ce soit? » Et la jeune fiancée de reprendre une joyeuse ronde où se bousculent les chevaliers servants dont Victor Mature parce que dit-elle: »Ils la distrayent de l’absence de Richard et l’empêchent de penser au pire! »
Ils l’en empêchèrent tant et si bien qu’elle épousa l’acteur Paul Douglas de dix ans son aîné le 11 Avril 1942.
Le couple aura une fille, Margaret née en 1944.
Tout semble sourire au couple Douglas, les chroniqueurs parlant d’un » Bonheur conjugal qui fait plaisir à voir » Professionnellement, c’est un peu moins brillant pour Virginia. Sous contrat à la Fox, le studio ne lui donne pas les rôles qu’elle convoite, elle est jugée insuffisante pour incarner « Ambre » à l’écran qui échoira comme souvent les rôles qu’elle convoite à sa rivale maison: la sublime Linda Darnell.
La fin de la guerre est riche en surprises pour Virginia Field: son père est anobli par la reine d’Angleterre et Richard Greene rentré intact répond au journaliste qui lui demande: » Quelle a été la première chose que vous avez faite en rentrant au pays? »: « Je me suis acheté un chien il s’appelle Tristan! » Coïncidence? le lendemain Virginia s’offre elle aussi une ravissante petite chienne : « Yseult »
On comprendra que dans ces conditions, les jours de bonheur du couple Douglas étaient comptés, et même s’ils restèrent bons amis jusqu’à la mort brutale de l’acteur emporté par un crise cardiaque à 52 ans en Septembre 1959, ils étaient divorcés dès 1946.
La presse et le public étaient certains d’un mariage prochain entre Virginia Field et Richard Greene, elle surprend donc tout le monde et déjoue les pronostics en devenant madame Willard Parker le 12 Octobre 1951.
Virginia surprendra encore son monde en dessinant des bijoux sublimes et avec quelques déclarations atomiques dont elle avait le secret. Comme beaucoup d’autres actrices hollywoodiennes que la gloire n’a jamais couronnées, elle prendra sa revanche en étant aussi populaire qu’active à la télévision puis se laissera paisiblement glisser dans l’anonymat, ce qu’elle dut trouver fort dépaysant.
On apprenait sa mort, emportée par le cancer le 2 Janvier 1992 à l’âge de 74 ans. Elle était au moment de son décès toujours mariée à Willard Parker, lequel décédera en 1996 à l’âge de 84 ans.
Celine Colassin
QUE VOIR?
1937: Charlie Chan at Monte Carlo: Avec Warner Oland
1951: Eve Paye sa Dette: Avec Linda Darnell.
