veronique vendell

Le 21 Juillet 1942 naît à Montpellier la ravissante petite Véronique Durafour, future Vendell. Nous sommes dans une famille de médecins. Véronique aura trois frères. Deux suivront la voie familiale un autre deviendra peintre.

En principe, on sait des jeunes aspirantes à la gloire cinématographique par quel biais elles ont déboulé un jour sur les écrans et après quel parcours et quelle formation. Une chose est sûre pour Véronique Vendell, c’est qu’elle a dû être la meilleure cliente du kiosque à journaux de son quartier! Les journaux consacrés au cinéma que sont alors « Cinémonde », « Ciné-Revue », « Ciné-Miroir » et autres « Ciné-Révélations » publient chaque semaine les dernières nouvelles des écrans et meublent leurs pages en aimables salades sur la vie des starlettes.  Il s’agit de faire rêver un public encore bon enfant. On ne dira pas: « machine tourne pour machin parce qu’elle a passé un casting auquel elle a été convoquée parce que son agent avait envoyé son CV et sa photo. non. Ca ne fait pas rêver les alouettes. On dira: Encore inconnue la veille, elle bouleverse le Festival de Cannes en perdant son jupon, du coup on la signe pour 7 ans chez Paramount.

Véronique sait tout celà par coeur et sur le bout des doigts.

Elle débarque à Paris avec un véritable plan de bataille, tout est prévu, pensé, étudié, ça ne peut que réussir. Avec son look directement inspiré (le mot est faible) de l’incontournable Brigitte Bardot mâtiné d’un zeste de Monroe et d’un soupçon de Mansfield, Véronique se lance à l’assaut des festivals de cinéma avec une régularité et une détermination touchantes. Elle est bien sûr toute de blondeur et de sourires et il va sans dire, engoncée dans les robes les plus révélatrices possibles.

Brigitte? Non, Véronique!

Brigitte? Non, Véronique!

Elle s’obstinera dans cette voie durant plus de vingt ans.

Le monde aura découvert la pop et le LSD, le cinéma gore et pornographique, Véronique débarquera toujours à Cannes en chemisier transparent comme s’il s’agissait d’un sésame pour le haut de l’affiche. Elle fit d’abord sourire puis rire, elle faillit faire pitié. Elle avait pourtant démarré sur les chapeaux de roues puisqu’à peine débarquée du train qui l’amenait de Montpellier elle était à l’affiche du théâtre du Gymnase avec « Adieu Prudence » et tournait « Rencontres » au cinéma. Bien sûr les journalistes furent aimables et l’on vit beaucoup les photos de ses minuscules bikinis. Ce genre de bonnes volontés vient toujours à point. Mais qui aurait songé à lui faire jouer Phèdre ou Electre? Et puis, Véronique sera toujours de ces actrices dont les journaux parleront pour ne rien dire et il peut être intéressant de profiter de son cas pour aborder le phénomène.

Les « reporters » comme on les appelait avaient besoin de matière pour alimenter la flopée d’hebdomadaires consacrés au cinéma et étaient en demande constante d’informations même creuses, même insignifiantes pour boucler les magazines en question. C’est eux qui incitaient bien évidemment les jeunes starlettes à alimenter leurs colonnes en échange de « la publicité » Nombre d’entre elles seront des championnes de ce type d’informations, les championnes du genre étant Jayne Mansfield, Elaine Stewart et Corinne Calvet.

Veronique Vendell

Véronique ne sera pas en reste. Ainsi lorsqu’elle tourne sous la direction de Luchino Visconti, on ne publiera que l’anecdote suivante « J’ai eu la peur de ma vie! Quand je suis entrée dans le magnifique palais romain de Luchino, je me suis trouvée devant un énorme serpent. J’ai hurlé comme une folle avant de me rendre compte qu’il s’agissait d’un serpent de bois que Luchino a ramené d’un voyage au Japon! »

Evidemment, les actrices « sérieuses » telles Jeanne Moreau, Annie Girardot ou Monica Vitti ne parleraient que d’art, il fallait bien quelqu’un pour raconter de petites sottises pour alimenter les gazettes.

Elle tourna pourtant, et sa filmographie semble bien remplie, même si elle l’est parfois de manière bizarre. Ainsi, si elle commence à tourner dans « Les Amours Célèbres » entre Feuillère, Girardot et Laforêt, elle n’apparaît qu’un furtif instant. Dans Landru de Chabrol dont je possède une copie, j’ai beau écarquiller les yeux, je ne la trouve pas. Mystère!

Le cinéma sera moins tendre avec Véronique que ce que l’on appelle pas encore la presse people, mais elle pourra néanmoins tourner pour de grands noms grâce essentiellement à l’Italie, toujours aimable envers le beau sexe.

Dans « Io la conoscevo bene » en 1965 elle semble déjà se parodier elle-même. Portant une robe en lamé décolletée jusqu’au bas des reins et qu’on la verra trimballer dans pas mal de festivals, elle est coiffée d’un chignon-choucroute blond platine que l’on semble avoir fignolé à l’explosif. Ce qui avec le recul lui donne un côté assez punk! Elle est une starlette invitée dans une soirée privée et n’a qu’une seule réplique « Oh oui j’ai fait du cinéma. Une publicité pour un rouge à lèvres. Que ma bouche mais sur écran géant de cinq mètres sur dix! » Ce à quoi un finaud lui répond « Faites plutôt des publicités pour les petites culottes! »

veronique vendell

Elle fut aussi de quelques aventures américaines, notamment avec « la Nuit des Généraux » où elle faisait partie du « contingent français » avec Philippe Noiret, Juliette Greco et Pierre Mondy. Mais hélas, Véronique va encore manquer de chance.

Alors qu’elle est attendue comme une véritable révélation à la première du film à New-York, les conditions climatiques sont désastreuses; Son avion arrive très en retard et non seulement elle rate la cérémonie mais elle se retrouve bloquée à l’aéroport dans un New-York paralysé par une tempête de neige! Pas un taxi à l’horizon pour l’amener à son hôtel à défaut de l’amener jusqu’à la convoitise des photographes new-yorkais. Elle gardera malgré tout un bon souvenir de l’Amérique, visitera Washington et Hollywood en touriste et commentera à son retour « Les Américains sont formidables, ils admirent les femmes et les désirent en les respectant, on se sent sur un piédestal »

Ainsi, même si ses rôles furent courts, Véronique put tourner pour Ettore Scola, Dino Risi, Roger Vadim ou Luchino Visconti.

Sa technique aura été malgré tout payante. Le temps a passé, le cinéma a perdu ce côté bon enfant qui faisait une part de son charme, aujourd’hui les autopsies ont détrôné les starlettes en maillots, et à tout prendre, je crois sincèrement que…

Chère Véronique…Tu nous manques.

Celine Colassin

veronique vendell

QUE VOIR?

1961: Les Amours Célèbres: Avec Edwige Feuillère et Annie Girardot

1961: Rencontres: Avec Michèle Morgan et Pierre Brasseur

1963: Becket: Avec Richard Burton et Peter O’Toole

1965: Play-Boy Party: De Dino Risi

1965: Quand Passent les Faisans: Avec Paul Meurisse, Jean Lefèbvre, Claire Maurier et Bernard Blier.

1965: L’Homme de Mykonos: Avec Gabriele Tinti et Anne Vernon

1965: Io la conoscevo bene: Avec Stefania Sandrelli, Karin Dor, Franco Nero, Jean-Claude Brialy et Ugo Tognazzi.

1966: La Tour de Nesle: Avec Ushi Glas et Jean Piat

1966: Martin Soldat: Avec Robert Hirsch.

1967: Barbarella: avec Jane Fonda

1967: Les Sorcières: Avec Silvana Mangano et Annie Girardot

1967: La Nuit des Généraux: Avec Joanna Pettet, Omar Sharif, Peter O’Toole et Philippe Noiret

1969: Le Commissaire Pepe: D’Ettore Scola avec Ugo Tognazzi

1971: Miracle à l’Italienne: Avec Delia Boccardo, Nino Manfredi et Lionel Standler.

1972: Je Couche avec mon Assassin: Avec Harald Leipnitz

1973: Salopards en Enfer: Avec Patrizia Gori et Henri Silva

1977: Cross of Iron: Avec Senta Berger, James Coburn et James Mason

1979:  La Percée d’Avranches: Avec Richard Burton et Rod Steiger

 

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