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La belle et blonde Vera Carmi est hélas restée pour moi une énigme et je ne peux que m’appuyer sur des suppositions, logiques, certes, mais sait-on jamais, avec le destin, pour retracer celui de cette belle italienne.

Elle naît à Turin dans le Piémont le 23 Novembre 1914 sous le patronyme de Virginia Doglioli. Une petite enfance de guerre. Une jeunesse dans l’Italie fachiste de Mussolini. L’Italie où le cinéma n’a jamais été aussi rutilant. Ses divas comptent bien au moins égaler les grandes suprématies hollywoodiennes en rallongeant les faux-cils, les capots des limousines et en rajoutant une tonne ou deux de renards blancs à leur tenue du dimanche. La jeune fille en a, comme tous ses compatriotes, plein les mirettes et se rêve elle aussi future étoile de celluloïd.

Elle gagne Rome et fait des débuts au théâtre avant d’être repérée par le cinéma. Très vite le public s’enticha de cette douceur blonde jouant les tristesses résignées et les amoureuses de l’ombre comme le font ailleurs Madeleine Renaud, Madeleine Ozeray et autres fragilités éthérées des écrans. Son rythme de tournage va être immédiatement intense et la belle Vera commence au minimum un nouveau film tous les deux mois. Cinecitta tourne à plein régime même si l’Italie, une nouvelle fois se bat, car elle a débuté en 1941.

VERA CARMI

Après la guerre vint la défaite et la paix. Mais la paix dans un pays exsangue où l’on manque de tout. De pain, de vin, de pâtes, d’hommes et de logements. Et bien entendu de pellicule. Il faut tout le génie bricoleur d’un Vittorio de Sica pour quand même trouver du matériel pour faire des films. Mais Vittorio ne fait pas tourner Vera. Ni aucune diva mussolinienne d’ailleurs.

Vera se retourne alors vers le théâtre, le music hall, la revue, et lorsque naîtra la télévision, on l’y verra aussi. Elle reviendra aux écrans larges, mais son nom dégringole des sommets jusqu’aux tréfonds des génériques de films ou brillent Myriam Bru ou Antonella Lualdi. Les grandes années de gloire sont passées. Reflet d’une époque révolue, sa carrière s’étiole. Les Pampanini les Mangano, les Lollobrigida achèveront l’oeuvre du temps. Les beaux films qui avaient fait sa gloire sont démodés, oubliés, souvent perdus.

La « tendre douceur blonde » s’éteint elle-même à seulement 55 ans le 6 Septembre 1969 à Rome.

Elle avait tourné pour la dernière fois 15 ans plus tôt, un vague rôle de secrétaire dans une comédie, « Le Milliardaire » où aucun nom célèbre ne brillait et où la tête d’affiche était Mike Bongiorno

Celine Colassin

vera carmi

QUE VOIR?

1941: Le Cavalier sans Nom: Avec Mariella Lotti et Amedeo Nazzari

1941: Villa da Vendere: Avec Amedeo Nazzari

1943: Redenzione: Avec Carlo Tamberlani

1944: Finalmente, Si: Avec Enzo Fiermonte et Paolo Stoppa

1944: Circo equestre Za-bum: Avec Carlo Campanini

1946: Le Modelle di Via Margutta: Avec Lilliana Lainé et Claudio Gora

1950: : Domenica d’agosto Avec Franco Interlenghi

1951: Milano Miliardaria: Avec Isa Barzizza et Tino Scotti

1953: Ti ho Sempre Amato: Avec Myriam Bru, Amedeo Nazzari et Jacques Sernas

1953: Die Tochter der Kompanie: Avec Antonella Lualdi et Michel Auclair

1954: La Cieca di Sorrento: Avec Antonella Lualdi et Marilyn Buferd

1954: Appassionatamente: Avec Myriam Bru et Amedeo Nazzari

1954: In amore si pecca in due: Avec Cosetta Greco

1954: Ho pianto per te!: Avec Virginia Belmont et Guido Celano

1954: Tradita: Avec Brigitte Bardot, Lucia Bosé et Pierre Cressoy

1955: Amici per la Pelle: Avec Geronimo Meynier

 

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