Vous l’ignorez probablement mais vous connaissez tous Sandy Descher. Pour peu évidemment que vous soyez friands de bons vieux films de science fiction en noir et blanc des années 50. Si c’est le cas, vous avez vu « Them ». Un des meilleurs du genre où des fourmis gigantesques s’en prenaient à l’humanité en commençant par une famille de campeurs.
L’image de leur petite fille errant en robe de chambre dans le désert avec sa poupée scalpée est peut-être l’image la plus emblématique du genre. Et dans le rôle de la petite rescapée cataleptique, nous avons Sandy Descher.
Rien ne prédestinait la petite Sandy à l’affrontement des fourmis géantes. Elle grandit paisiblement avec on petit frère Michael à Burbank en Californie. Sandy est née le 3 novembre 1945. Elle a cinq ans lorsque ses parents décident de voyager pour leurs vacances et traverser les Etats-Unis du sud au nord par la mythique route 66. Sur la route du retour, la petite Sandy a des étoiles plein la tête. Elle est allée avec sa maman voir « Les chaussons rouges » à Broadway et le spectacle l’a enchantée. Elle se rêve, elle aussi voltigeant en tutu rose à travers les plus grandes scènes du monde. En attendant, on s’arrête pour la nuit dans une petite ville du Wisconsin où on tourne un film. Et justement, on a besoin d’une petite fille, quelle aubaine! L’histoire pourrait commencer là.
Et puis non!
Les parents de Sandy doivent rentrer , les vacances sont finies, c’est le retour au travail pour eux, à l’école pour Sandy. Devant la déception de la petite fille, sa mère accepte de prendre les coordonnées du réalisateur et de le rappeler quand Sandy aura du temps libre en dehors de ses obligations scolaires. On sait ce que valent ces vagues promesses d’un côté comme de l’autre. De vagues promesses à la sauce « on se rappelle », à peine des formules de politesses.
Et puis non!
Maman Descher va vraiment appeler et on va vraiment distribuer Sandy dans un film, à peine le temps de lui confier une vague figuration dans un film d’Elizabeth Taylor, mais dirigée par Stanley Donen s’il vous plaît, pour voir ce qu’elle donne. Un joli film pour enfants où Sandy sera la fille d’Irène Dunne dont ce sera d’ailleurs l’ultime film. Elle pouvait bien tirer sa révérence, puisque dans le film poussaient dans son jardin des arbres à dollars! Irène, le film et l’expérience enthousiasmèrent la petite Sandy mais il y avait école!
Elle devra attendre de très longs mois, près de 2 ans avant de servir de pique-nique aux fourmis de l’espace. Les choses s’emballèrent La MGM lui offrit un contrat longue durée, avertissant la presse que Sandy était la seule enfant sous contrat avec le studio et fit d’elle la fille d’Elizabeth Taylor dans « La dernière fois que j’ai vu Paris ». Liz trépassant dans le film, Sandy était confiée à sa tante de cinéma Donna Reed. Ces deux-là vont s’adorer et lorsque Donna aura son propre show TV elle ne se fera pas faute d’inviter Sandy! Laquelle en attendant allait affronter Lana Turner en personne dans « The Prodigal » On est à la MGM que diable!
Lorsque Sandy n’est pas sur le plateau des plus prestigieux films MGM elle est à la télévision où on se l’arrache,
En 1958, Sandy est à nouveau distribuée dan sun film de science fiction, après avoir été la fille de June Allyson dans le remake de « Women ». Elle succédait dans le rôle à Virginia Weidler. Le film terminé, alors qu’elle clame à tout va qu’il est son préféré, on ne la reverra pas au cinéma. Sandy fera encore de la télévision plusieurs années durant puis prendra sa retraite définitive des arts et du spectacle en 1966. après un épisode de Perry Mason. On la reverra dans un obscur court métrage en 1969, son baroud d’honneur
Sandy n’était plus une petite fille affolant l’appétit des fourmis mais une ravissante jeune fille, une « brunette » qui semble-il s’affola de l’érotisation des très jeunes filles et renonça à ses oeuvres après avoir été obligée de tourner en bikini. le bikini étant l’uniforme des actrices des années 60, si en effet Sandy détestait celà, elle n’avait plus grand chose à espérer du cinéma ou de la télévision.
Celine Colassin
QUE VOIR?
1952: Love is better than ever: Avec Elizabeth Taylor
1952: It Grows on Trees: Avec Irène Dunne et Joan Evans
1952: The Bad and the Beautiful: Avec Kirk Douglas
1953: The French Line: Avec Jane Russell
1954: Them: Avec James Whitmore et Joan Weldon
1954: The Last Time I saw Paris: Avec Elizabeth Taylor, Van Johnson et Donna Reed
1954: Her Twelve Men: Avec Greer Garson
1955: The Prodigal: Avec Lana Turner
1955: The Cobweb: Avec Gloria Grahame et Richard Widmark
1956: The Opposite sex: Avec June Allyson et Joan Collins
1969: The lady or the Tiger? Court métrage avec Candice Howard