Je vous entend déjà vous écrier « Martine Beswick? Jamais entendu parler! » Mais vous allez voir que si. Ô combien!
Cette somptueuse créature vint au monde à Port Antonio à la Jamaïque le 26 Septembre 1941 de parents Anglais. J’ignore hélas tout des débuts dans la vie et dans la carrière d’actrice de la belle Martine, alors je vous propose de la retrouver sur le casting du premier James Bond, « James Bond contre le Docteur No ». Le rôle lui échappa au profit d’Ursula Andress comme on le sait. Mais il semble que le producteur Cubby Brocoli n’en ait pas pour autant flanqué les photos de la belle Martine à la poubelle.
Laquelle Martine, à défaut d’entrer dans le cinéma, entrait déjà dans la polémique parmi les adorateurs de l’espionite James Bondesque. La moitié d’entre eux jurent formellement apercevoir Martine parmi les danseuses du générique de ce fameux « James Bond contre le Docteur No », et l’autre moitié répond qu’ils sont bigleux! Il semble que la principale intéressée ait donné raison à ces derniers en affirmant ne pas avoir participé de près ou de loin à ce film.
Par contre elle n’en avait pas fini avec James Bond! Elle deviendra l’ardente gitane Zora dans « Bons Baisers de Russie » où elle a une magnifique bagarre avec Aliza Gur, un pugilat féminin comme on en avait plus vu depuis « Destry Rides Again » avec Marlène Dietrich en 1939! Elle impressionna tant les amateurs de catch et les fans de James Bond qu’elle revint prendre du service dans « Thunderball »
Et chacun sait, même les moins avertis qu’une actrice ayant joué dans DEUX James Bond entre à tout jamais dans l’aristocratie de la série. Ce seul haut fait dans la carrière de Martine Beswick suffirait à la rendre immortelle aux fanatiques de la chose.
Mais la belle Martine ne s’arrêtera pas en aussi bon chemin sur la voie de la dévotion. Car que peut-il bien arriver à une actrice anglaise si elle est vraiment très belle et que nous sommes dans les années 60? Mais être repérée par le studio « Hammer » Bien sûr! Ce studio épouvantable en son temps et devenu depuis mythique (puisque nous maîtrisons enfin le second degré)!
Le studio champion du monde incontesté du kitsch et du sensationnalisme à bon marché, de l’épouvante cliché vendue au kilomètre de pellicule. Le studio aux décors et aux éclairages tellement artificiels que l’on se demande si in finé, ce n’était pas de l’art conceptuel! Car soyons honnêtes, Le faire exprès à un point pareil, c’est du vice!
Et donc la Hammer faisait non seulement une grande consommation de papier mâché pour ses grottes et ses donjons, de spots rouges et vert pour l’ambiance, de fausses canines de vampires pour Christopher Lee, mais aussi de somptueuses créatures et de bikinis ou de chemises de nuit en nylon blanc pour les mettre dedans. Martine rejoignit donc « L’écurie » Hammer et fut précipitée dans » Un Million d’années avant Jesus Christ ». Histoire de flanquer une de ces raclées dont elle avait le secret à miss Raquel Welch! Ce film là aussi entra dans la légende et il faut dire que la Hammer s’était surpassée. Ses femmes préhistoriques habitent des grottes qui sont en fait des salons de coiffure pour perruques et ces dames chassent le dinosaure avec leurs faux ongles de plastique nacré, prenant bien soin de ne pas perdre un faux-cil. On assiste à des conflits de tribus dont dépend le sort de l’humanité future. Ce qui est admirable dans un studio de cinq mètres carrés truffés de faux rochers, de fausses plantes vertes et de faux Godzilla! En gros, la tribu des « pas propres sur eux » sont fâchés sur Raquel qui a inventé le bain moussant. Le tout se règle à coups de massues faite d’une matière étrange qui a la particularité de rebondir sur le crâne des dames sans les décoiffer!
Raquel sera kidnappée par un brontosaure volant ce qui mettra un peu de piment dans toute cette affaire!
Notre Martine, toujours aussi sublime affichait quant à elle son nom au générique de trois films dont le culte irait grandissant de génération en génération. Elle en ajoutera un quatrième à son actif en devenant l’héroïne d’une des plus somptueux joyaux de la couronne en toc de la Hammer: « Docteur Jeckyll et Sister Hyde » Où cette fois le gentil docteur devient une méchante madame nommée Edwina quand il a bu un coup de trop!
Martine Beswick partagera désormais son temps entre le cinéma et l’entreprise de déménagement dont elle a hérité à Londres. Durant les années 70, elle tentera l’aventure Hollywoodienne. Celle de la télévision, apparaissant dans tous les feuilletons cultes, depuis « L’Homme qui Tombe à Pic » jusqu’à « Falcon Crest ». Elle ne prendra ses distances avec le cinéma et la télévision qu’à la fin des années 90 et est devenue aujourd’hui, telle feue Lizabeth Scott, une conférencière très recherchée sur…le cinéma.
D’une discrétion de crypte Hammerienne sur sa vie privée, Martine Beswick ne s’est jamais mariée et n’a pas eu d’enfants.
Celine Colassin.
QUE VOIR?
1963: Bons Baisers de Russie: Avec Sean Connery
1964: Saturday Night Out: Avec Heather Sears
1965: Thunderball: Avec Sean Connery et Claudine Auger
1966: Un Million d’Années avant Jésus Christ: Avec Raquel Welch
1966: El Chuncho, Quien Sabe?: Avec Gian Maria Volonte et Klaus Kinski
1971: Docteur Jeckyll et Sister Hyde: Avec Ralph Bates
1972: Thirthy Dangerous Second: Avec Robert Lansing
1973: Ultimo tango a Zagarol: Avec Gina Rovere, Franca Valeri et Franco Franchi
1980: The Happy Hooker Goes Hollywood: Avec Chris Lemmon et Edie Adams
1980: Melvin et Howard: Avec Jason Robarts.
1987: The Offspring: Avec Vincent Price.
1990: Evil Spirits: Avec Karen Black, Virginia Mayo et Yvette Vickers.
1992: Life of the Edge: Avec Greta Blackburn.