marta labarr

A force de pourchasser les « denrées rares » dans l’histoire du cinéma, je devais bien m’attendre à croiser d’étranges et mystérieuses créatures dont la postérité semble n’avoir rien retenu. Belles et curieuses créatures qui pourtant illuminèrent leur époque avant que l’oubli ne fasse son oeuvre, avec plus d’application pour elles que pour les autres. Tel est le cas de Marta Labarr qui fut une blonde et scintillante comète dans le ciel parisien des années 30.

Cette future comète naît Marthe Claquin à New-York de parents français le 4 Juin 1912. Cette belle dont on ignore tout, si ce n’est qu’elle avait déjà une réputation bien établie d’artiste lyrique lorsqu’elle vint au cinéma en 1936. Elle y vint d’ailleurs pour y chanter dans « Bal au Savoy ». Il fut un temps où ces dames, artistes lyriques en question, ne détestaient pas se prendre au sérieux, telle Yvonne Printemps qui s’obstinait à vouvoyer son mari Pierre Fresnay et le gratifiant d’un « Vous divaguez, mon ami! » lorsqu’elle voulait lui dire « non merci ».

On vivait alors dans son hôtel particulier où l’on avait ses gens, on s’habillait dès 18 heures bien que Paris soit une ville impossible où il n’y avait qu’un fleuriste, qu’un traiteur, qu’un pâtissier et que quelques restaurants possibles. (Et dieu merci des grands couturiers). On avait son cercle d’amis très fermé et souvent très couronné, noblesse oblige. On avait la dent dure pour ses collègues mais certains soirs, on condescendait à donner un récital devant  des fauteuils loués à un prix exorbitant à un public conquis d’avance et portant sa tenue de gala pour cette précieuse occasion. On y allait avec la même tête que moi devant un parcours de triathlon mais on sortait de scène grisée de ses propres vocalises et dans une révérence parfaite et très faussement humble.

Il est des mots que l’on ne prononçait jamais, même pour rire, comme métro, conges payés, conserves, ouvriers, soldes ou chômage. Cinéma aurait bien fait partie de ceux là, mais bon, puisque des gens comme Cocteau s’y compromettaient…

Comme Yvonne Printemps, Marta Labarr en fit. Fort peu, comme l’autre illustre d’ailleurs!

Piquée par une mouche étrange, elle parut dans quatre films en 1938, mais fort heureusement la guerre mit fin à cet étrange débordement! Elle ne tourna que trois films durant l’occupation et la paix revenue, elle ne se montra plus qu’une seule fois avant de rencontrer enfin le grand amour! Madame Marthe Claquin convole le 12 Mai 1947 avec Guy Augustin Marie Jean de Pérusse des Cars, deux fois divorcé, certes, mais Duc de son état et plus connu sous son patronyme de Romancier qui est Guy des Cars.

Le couple restera uni jusqu’au jour fatidique du 21 Décembre 1993 où Guy des Cars mourait, faisant de Matha une veuve pour Noël.

Elle le rejoindrait dans la tombe six ans plus tard.

Celine Colassin.

marta labarr

QUE VOIR?

1936: Bal au Savoy: Avec Conrad Nagel

1937: Deuxième Bureau: Avec Charles Olivier

1939: Traitor Spy: Avec Bruce Cabot et Tamara Desni

 

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