Kathleen Elizabeth Wilson vient au monde le 16 Août 1919 en Californie, dans la petite ville d’Anaheim.
Elle est une petite fille heureuse et ravissante qui grandit entre des parents aimants. Sa mère en particulier l’incite dès le plus jeune âge à s’exprimer un maximum pour éviter les malentendus des « non dits » qui souvent dégénèrent en conflits, ou pire, en rancœurs. Bien lui en prit car bientôt il sera impossible de faire taire leur ravissante bambine qui babille à tout va! Piquée comme la plupart des jeunes filles de sa génération d’une solide ambition artistique, la jeune Kathleen devenue une très accorte demoiselle pourrait très bien prendre l’autobus et aller faire le siège des studios. Mais pour elle, l’art et l’actrice sont des mots qui s’écrivent avec un grand A un A de la côte est, un A de Broadway! C’est donc là qu’elle ira fourbir ses armes et s’aiguiser le talent.
Le cinéma va très tôt s’intéresser à ce juvénile talent, et si elle ne fait pas des débuts très brillants, à peine des figurations, elle débute quand même à quinze ans, ce qui va bientôt prouver que la valeur n’attend pas le nombre des années.
Son début de carrière ressemble à s’y méprendre aux débuts d’une certaine Lucille Ball. Sachant tout faire et parachutées dans n’importe quoi avant que n’explosent leur personnage emblématique et que ne se crée leur image. Pour notre héroïne, devenue pour plus de conviviale simplicité « Marie », les choses vont prendre une tournure particulière: C’est un personnage désopilant, celui d’Irma Peterson qu’elle interprète à la radio qui va la mettre littéralement sur orbite!
Irma Peterson est une blonde aussi sotte que belle dont les répliques toujours idiotes font se tordre de rire les auditeurs. Irma va quitter les ondes pour devenir un personnage récurant dans la presse écrite puis aura son propre « Comic » qui paraît chaque semaine à l’instar du journal de Mickey! Le cinéma va s’empresser de porter Irma à l’écran avec dans son rôle, celle qui le créa à la radio, miss Marie Wilson! Marie qui ouvre avec son Irma, toutes grandes les portes par où vont s’engouffrer Lucille Ball et Marilyn Monroe! Car Irma Petersen, c’est un peu de Lucille Ricardo ou de Lorelei Lee! Et pour l’anecdote, c’est dans son « My Friend Irma » que l’on vit pour la première fois à l’écran le tandem Jerry Lewis et Dean Martin.
Un amoureux: « Irma, je voudrais demander votre main! »
Irma: « Ma main? Vous ne voulez pas du reste? »
Notre héroïne devint si populaire avec son personnage, que non seulement Irma apparaîtra plusieurs fois aux écrans, qu’elle deviendra ensuite une série télévisée à succès mais que tous les autres personnages que l’on confiera à Marie Wilson seront des copies conformes de son Irma Petersen.
Dans la vie de tous les jours, Marie Wilson était une femme aux antipodes d’Irma Petersen. Intelligente et cultivée, elle s’était mariée très jeune au réalisateur Nick Grinde qui officiait déjà au temps du muet et qui dirigera Marie face à Laurel et Hardy dans « Babes in Toyland » en 1934.
Elle convolera ensuite avec un golfeur professionnel, Robert Stevens, mais cette union ne durera qu’un an à peine!
Viendra ensuite le règne d’Allan Nixon qui durera huit ans, de 1942 à 1950.
Et puis, enfin, Marie Wilson trouve l’homme de sa vie en la personne de Robert Fallon qui la dirige à la télévision la série des « Irma », comme quoi ce personnage lui aura porté bonheur en tout. Peu tapageur, le couple ne fera guère parler de lui, si ce n’est une seule fois pour une bien éprouvante histoire.
Les Fallon avaient adopté un jeune garçon après avoir visité un orphelinat dans le Tennessee et avait ensuite décidé d’adopter une petite fille. En 1952, ils devenaient les parents adoptifs d’une petite fille qu’ils adorèrent aussitôt. Hélas, deux mois plus tard, la mère biologique du bébé, une lycéenne de 17 ans était pardonnée par ses parents (une prouesse inouïe en 1952, une époque où la « fille mère » était une fille définitivement perdue.) La lycéenne changea donc d’avis, voulut récupérer son bébé et n’entérina pas la procédure d’adoption. Hollywood se pourlécha les babines, un joyeux scandale se profilait! Une star, un bébé, un tribunal! Quelle aubaine pour les gazettes! Marie refusa de faire du bébé: « Un ballon de football au milieu d’un tribunal »! Elle rendit, le coeur déchiré, le bébé à sa mère et déclara à la presse: « L’attitude des parents montre assez que l’on a affaire à des gens de bien, alors s’il y a pour elle dans sa vraie famille autant d’amour que nous étions prêts à lui donner, je n’ai pas le droit de l’en priver« .
Marie revint, le coeur un peu abîmé, faire rire aux écrans et vécut heureuse avec son mari et son fils. Robert Fallon était un homme de télévision et Marie y travailla donc de plus en plus. Et par la force des choses on la vit moins au cinéma.
Elle travailla jusqu’à ce que le cancer l’arrache à sa famille et à son public, c’était le 23 Novembre 1972, elle n’avait que 56 ans fêtés depuis peu.
Son mari Robert Fallon la rejoindra dans la tombe en 1995.
Celine Colassin.
QUE VOIR?
1934: Babes in Toyland: Avec Laurel et Hardy
1934: Down to their last Yacht: Avec Mary Boland et Polly Moran
1935: Broadway Hostess: Avec Geneviève Tobin et Winifred Shaw
1935: Miss Pacific Fleet: Avec Joan Blondell et Glenda Farrell
1936: The Big Noise: Avec Alma Lloyd et Virginia Brissac
1937: Public Wedding: Avec Jane Wyman et William Hopper
1937: Over the Goal: Avec June Travis et William Hopper
1938: Broadway Musketeers: Avec Ann Sheridan et Margaret Lindsay
1938: Waterfront: Avec Gloria Dickson et Dennis Moran
1938: Fools for Scandal: Avec Carole Lombard et Fernand Gravey
1941: Flying Blind: Avec Jean Parker et Richard Arlen
1941: Rookies on Parade: Avec Ruth Terry, Bob Crosby et Gertrude Niesen
1941: Harvard, Here I Come! : Avec Arline Judge
1942: She’s in the Army: Avec Lucile Gleason et Veda Ann Borg
1944: Music for millions: Avec June Allyson et Margaret o’Brien
1946: Young Widow: Avec Jane Russell, Faith Domergue et Louis Hayward
1947: The Fabulous Joe: Avec Margot Grahame et Walter Abel
1947: The Private Affairs of Bel Ami: Avec Angela lansbury, Ann Dvorak et George Sanders
1949: My Friend Irma: Avec Diana Lynn, Jerry Lewis et Dean Martin
1950: Irma Goes West: Avec Dean Martin, Jerry Lewis, Diana Lynn et Corinne Calvet
1953: Never Wave at a Wac: Avec Rosalind Russell et Paul Lukas
1957: The Story of Mankind: Avec Ronald Colman, les Marx Brothers, Virginia Mayo et Hedy Lamarr