Lottice Howell est plus qu’une actrice…ou moins, suivant les points de vue. Cette gloire américaine au si fabuleux visage naquit à Bowling Green dans le Kentucky le 14 Novembre 1897. Elle grandira en Alabama où sa famille s’installe dès ses cinq ans. Passionnée de musique, Lottice fut une élève si brillante qu’elle termina son collège avant l’âge et après y avoir étudié la musique, elle finira par l’y enseigner.
Sa vie aurait pu rester à jamais sagement rangée entre les partitions et les murs du collège d’Huntingdon, mais une soif inextinguible d’approfondir son art et d’apprendre et apprendre encore la taraudait. Comme une souri minutieuse, elle économisera cent par cent de quoi gagner New-York et s’y parfaire dans les plus prestigieux conservatoires. Mais la vie à New-York coûte nettement plus cher qu’en Alabama et l’imprudente mélomane se retrouva rapidement démunie et fut bien forcée de se retrouver une place d’enseignante. C’est le coeur en berne et les rêves déçus qu’elle gagna la Géorgie et le collège où elle enseignerait désormais.
Elle ne s’avouera pas vaincue, et reviendra, une fois encore, vers New-York. Mais cette fois, aguerrie de sa première expérience, elle se cherche d’emblée des petits boulots et c’est ce qui lui vaudra de faire une carrière magnifique. Engagée dans les chœurs à l’Opéra grâce à se belle voix si bien maîtrisée de soprano, elle obtiendra très vite les plus grands rôles du répertoire.
Cette insatiable curieuse sera également une des seules chanteuses d’opéra à enregistrer également des chansons populaires qui la feront connaître et bientôt adorer du grand public. En 1930 elle est déjà une star cultissime lorsque Samuel Goldwyn l’invite à Hollywood pour y devenir une des grandes dames de son studio. Mais la belle Lottice ne peut guère s’attarder en Californie, la Palladium de Londres l’attend pour lui faire connaître ses plus grands triomphes.
Elle sera une star durant plus de deux décennies, et lorsqu’il sera demandé aux hommes de l’art les plus influents de leur temps qui étaient à leurs yeux les plus exceptionnelles figures des années vingt, Lottie Howell récoltera les votes d’Irving Berlin, Louis B. Mayer et Arturo Toscanini.
La guerre ne fera pas faiblir son prestige et ne ralentira pas sa carrière qui touche pourtant à sa fin.
En 1942, son père s’éteint et sa mère reste seule pour diriger la ferme familiale.
Lottice abandonne sur le champ sa carrière et rejoint sa mère pour diriger avec elle l’exploitation familiale, ce qu’elle fera jusqu’à sa mort sans jamais renouer avec son glorieux passé.
Lottice Howell, fermière et diva s’éteint le 17 Octobre 1982, vieille dame honorable et honorée, un mois avant de fêter ses 85 ans.
Celine Colassin
QUE VOIR?
1930: In Gay Madrid: Avec Ramon Novarro et Dorothy Jordan