joan o brien

Qu’avons-nous retenu du passage au cinéma de la très belle Joan O’Brien? Qu’elle chantait et dansait à ravir? Qu’elle a donné la réplique à quelques icônes telles que John Wayne, Cary Grant, Tony Curtis ou Jerry Lewis? Ses déboires conjugaux? ses drames personnels? ses ennuis juridiques? son flirt avec Elvis? ou qu’elle fut souvent distribuée dans les rôles d’infirmières ?

Peut-être un peu de tout…Ou un peu de rien, car Joan elle-même avait fini par se lasser d’être une « nouvelle Marilyn Monroe »!

La magnifique Joan Marie O’Brien naît à Cambridge dans le Massachusetts, le 14 Février 1936. Très vite ses parents vont s’installer en Californie et c’est là qu’elle grandira jusqu’à devenir une blonde absolument étourdissante de beauté. Une de ces beautés pures et racées qui sont si rares et que l’on ne peut guère comparer qu’à Grace Kelly, Martha Hyer, Tippi Hedren et quelques autres blondes hitchcockiennes.

En plus d’être d’une beauté à couper le souffle elle chante et danse depuis son plus jeune âge. Elle va être engagée par une télévision locale pour y mettre un peu d’agréable ambiance visuelle. Très vite elle sera repérée et changera de chaîne pour rejoindre le « Salon de Bob Crosby » et y brillera quatre ans, jusqu’à ce que l’émission s’arrête.

Nous étions en 1954 lorsque Joan faisait ses débuts au « Bob Crosby salon », en 1955 elle  se mariait avec le bassiste Billy Strange et l’année suivante encore, son fils Russell venait au monde. En 1956 le couple divorce, ce sera la première fêlure pour cette star qui n’a pas encore réellement commencé sa carrière!

joan o brien

En 1957 elle se remarie avec le producteur de télévision John Fred Meyers et le 2 Juin 1958, c’est sa fille Melissa qui vient au monde.

Son émission s’arrête à la télévision, mais qu’importe, Joan débute au cinéma dans « Handle with Care » entre Dean Jones et Thomas Mitchell. Et si le film n’est pas un des grands inoubliables d’Hollywood, Joan y débute quand même en tête d’affiche car elle est déjà très célèbre grâce à la télévision. On voyait beaucoup le couple Meyer en 1959, ils semblaient tendrement amoureux. Mais soudain les choses s’enflammèrent. Joan avait été chahutée durant un de ses concerts à Hollywood par des spectateurs mécontents.

Son mari intervient, les fauteurs de trouble se font jeter dehors. Le lendemain l’affaire fait la une, et étrangement, Joan en veut à son preux chevalier pourfendeur de malotrus! Le tout se termine devant la cour des divorces!  Joan Déclare « Nous nous querellons tous les jours et de toutes manières il m’a clairement dit qu’il ne m’aimait plus, alors à quoi bon? Je suis prête à renoncer à toute pension alimentaire pourvu que je ne le voie plus jamais! »

Si Joan n’était encore qu’une débutante au cinéma, elle était une véritable reine de la télévision, et on annonçait à grand fracas son prochain film qui devrait faire d’elle l’égale d’une Marilyn Monroe puisque Billy Wilder allait faire d’elle la star de » Opération Jupons » entre Cary Grant et Tony Curtis. L’affaire fut donc abondamment relayée par les journaux. On lui trouva quelques romances alors qu’elle bataillait pour la garde de sa fille qu’elle mettra deux ans à obtenir au prix d’une lutte juridique harassante.

Le film de Wilder hélas ne fut pas un autre « Certains l’aiment Chaud » pour la bonne raison qu’il sera finalement réalisé par Blake Edwards et que le résultat ne sera guère sensationnel avec un Cary Grant étrangement absent.

Décidément, si les écrans de télévision étaient moins grands, Joan y était mieux servie!

Son peu de succès au cinéma, la fatigue des tournages TV, son divorce houleux la conduisirent tout droit à la dépression nerveuse. Elle s’effondre complètement lorsqu’elle apprend le décès de son père. Jerry Lewis alors son partenaire n’aura pas assez de tout son talent pour lui rendre le sourire.

Elle enchaîne avec un spectacle à Las Vegas et tombe follement amoureuse de l’un de ses danseurs, Harvey Allen. Puis subitement elle quitte son show pour tourner un film avec Elvis Presley à qui la lie une tendre romance qui durera le temps du tournage. Puis elle rentre à Vegas et récupère son beau danseur qu’elle épouse le 12 Avril 1963. Un mois plus tard, Joan lance la procédure de divorce.

Dans la foulée elle tente de mettre fin à ses jours en avalant une surdose de barbituriques. « On lui a trop dit qu’elle serait la nouvelle Marilyn Monroe » déclara une journaliste dont je tairai le nom!

« Mon mari était d’une violence extrême, il m’a battue et a mis le feu à mes vêtements! » se plaint Joan

« Avec vous dedans? » lui demande la même perfide journaliste.

Elle aura alors la désagréable surprise de voir ses trois maris successifs la poursuivre en justice. Le dernier pour diffamation et les deux précédents pour récupérer la garde de leurs enfant respectifs.

Ils tiennent à prouver qu’elle a un comportement erratique, elle est à là fois trop autoritaire avec ses enfants et complètement désintéressée de leur sort. En outre elle recevrait chez elle une foule d’amants alors que ces deux chères têtes blondes sont à la maison.

Les témoignages furent si accablants que la cour exigea un examens psychiatrique de l’actrice. A l’issue duquel elle fut d’ailleurs lavée de tous soupçons et récupéra ses bambins!

Hollywood n’avait pas été tendre avec cette beauté sublime qu’avait déifiée la télévision. En 1964 elle rejoignait l’orchestre d’Harry James, monsieur Betty Grable à la ville. Elle devint chanteuse d’orchestre, sillonna le continent de ville en ville et de chanson en chanson, refusant toutes les propositions qu’Hollywood lui ferait.

On la reverrait encore un peu à la télévision, elle referait une tentative de suicide aux barbituriques en 1965, elle se remarierait une quatrième fois en 1966 pour divorcer en 1967 et disparaîtrait complètement de la circulation… Ou presque.

Durant tout ce charivari personnel et médiatique, il y eut l’affaire du scénario!

En 1962, aidée par un scénariste qui l’assiste à la mise en forme, Joan écrit un scénario qui lui trotte en tête depuis longtemps: « The Day the Clown Cried ». ‘histoire d’un clown qui pour avoir singé Hitler se fait jeter en camp de concentration. Personne ne veut de cette histoire épouvantablement risquée. Dick van Dyck approché s’enfuit en courant. Joan mettra dix ans avant de convaincre un producteur qui a son tour convainc ou plus exactement persuade Jerry Lewis alors de passage à l’Olympia à Paris entre deux shows au Caesar palace. Lewis refuse d’abord: « Vous me proposez le rôle d’un clown qui fait rire des enfants avant qu’ils ne passent à la chambre à gaz? Peut-être que Laurence Olivier pourrait le faire puisque dans Hamlet il était déjà ridicule face à la mort’ ajoute Jerry Lewis un tantinet mauvaise langue.

Mais un argument fait mouche : »L’Académie des Oscars ne pourra pas ignorer une telle audace de  votre part« .

Lewis accepte, Joan O’Brian reçoit 5.000$ sur les 55.000 promis dont elle ne verra jamais le solde.

Lewis s’investit, visite Auschwitz, ne se nourrit plus que de pamplemousses pour être crédible en déporté.

Mais il s’atèle aussi a quelques modifications dans le scénario. Joan O’Brien avait crée un personnage odieux qui ne retrouvait un peu de compassion et d’humanité que face à la mort. Lewis en fait un personnage sympathique d’emblée ce qui fausse complètement la lecture du film. Le côté tragique devient gratuit, pire, il devient voyeur. Le producteur finit par se désister, en désaccord complet avec sa vedette. Lewis termine le film à ses frais mais le travail terminé refuse de le sortir et le bloque à jamais. Joan O’Brien avait raison, Lewis était dans l’erreur son personnage n’avait de sens que s’il faisait d’abord partie du clan des « mauvais ».

« Vous ne verrez jamais ce film, c’est mauvais, mauvais et mauvais ». Jerry Lewis est interrogé sur ce film a chacune de ses apparitions depuis 1972. Il n’a jamais changé d’avis. Ajoutant simplement « Ce film a fait entrer l’enfer en moi et pour le reste de ma vie »

Le film ne sortira jamais.

Mais plus tard viendra « La Vita e Bella »

Celine Colassin

joan o brien

QUE VOIR?

1958: Handle with Care: Avec Thomas Mitchell et Dean Jones

1959: Operation Jupons: Avec Cary Grant et Tony Curtis

1960: The Alamo: Avec John Wayne, Richard Widmark et Laurence Harvey

1961: Les Commancheros: Avec John Wayne, Ina Balin et Stuart Whitman

1962: Samar: Avec George Montgomery et Ziva Rodann

1962: Six Black Horses: Avec Audie Murphy

1962; It’s Only Money: Avec Jerry Lewis et Zachary Scott

1963: It’s Happen at the World’Fair: Avec Elvis Presley

1964: Get Yourself a College Girl: Avec Nancy Sinatra

 

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