le 22 Avril 1885, la petite Jeanne Fusier vient au monde à Paris. les gazettes relaient l’événement, son père est un acteur célèbre, Léon Fusier. Et l’arrivée n’a pas été discrète. Fusier jouait à l’ancien Trocadéro devant un public nombreux lorsque l’assistance eut droit à une annonce en cours de spectacle: « Fusier venant d’avoir une fille se trouve très fatigué et n’est pas en mesure de poursuivre la représentation ».
Fils de cordonnier né à Amiens et excellent cancre à l’école, Léon Fusier est de ceux qui « se sont fait tout seuls ». Son père désespéré d’un tel bon à rien l’avait placé comme apprenti chez un tapissier où son rejeton ne sera guère plus brillant, si ce n’est à régaler l’assistance de tours de prestidigitation. On dit alors « d’escamotage », sa passion depuis le berceau. Le tapissier, sans doute moins têtu que monsieur Fusier père comprit très vite que son jeune apprenti ne serait jamais tapissier mais avait des dons évidents qu’il fallait cultiver. Bientôt le jeune Léon se donnera en spectacle dans l’atelier après la fermeture et il draine parfois jusqu’à deux cents personnes venues l’applaudir! Il ajoutera l’imitation puis le chant à son spectacle, bientôt il devient célèbre, gagne à la fois Paris et des fortunes.
En 1879 il est la vedette d ‘une revue à succès dont…Il joue tous les rôles!
Tel était le père de la petite Jeanne qui comme on l’imagine bien n’en perd pas une miette. Notons qu’Hippolyte Belhomme, grande vedette du théâtre de la monnaie à Bruxelles est aussi de la famille.
Fusier avait trop souffert de l’autorité parentale et de ses années d’école et d’apprentissage pour imposer quoi que ce soit à sa fille unique. Mais l’homme qui faisait courir les foules avait la santé fragile. Souffrant de pleurésie il avait fait de nombreuses cures à Vittel, sa tête finissant par se retrouver en effigie publicitaire sur les bouteilles. Fusier ornera les bouteilles de Vittel jusqu’en 1951! Mais en 1901 il doit entrer au sanatorium épuisé à la fois par la maladie et son métier. Le 4 Mars 1901 il s’y éteint avant de pouvoir fêter ses cinquante ans le 4 Août. Quant à Jeanne elle n’a pas le temps de fêter ses 6 ans avant de voir porté en terre son père adoré.
Avec un père aussi célèbre et adoré en son temps, Jeanne n’aura aucune difficulté à débuter au théâtre! Dès que l’on sut dans les milieux bien informés que « la petite Fusier » était comédienne, on se rua! Elle avait une formation de danseuse et elle était particulièrement douée mais le célèbre Firmin Gémier en décida autrement. Il venait de créer son théâtre ambulant. Une formule révolutionnaire pour l’époque. On y joue la comédie la plus désopilante un soir et le drame le plus sordide le lendemain. A 17 ans elle bouleverse dans le rôle d’Ophélie. Rodin assiste à une représentation et clame son admiration sans bornes à tous les journalistes qu’ils croisent. La presse se fait écho du compliment et Jeanne ne sera plus jamais aussi touchée de sa vie par un compliment d’admirateur.
Guitry père la fit travailler, elle devint instantanément amie pour la vie du fils qui la voudra dans tous ses films ou ses pièces. « Je suis fière d’être une enfant de la balle et pas une seconde je n’ai envisagé ma vie autrement. Mais être une enfant de la balle ne détermine ni la vocation ni sa qualité. C’est ce que l’on porte en soi qui donne la force et l’endurance nécessaires ». Jeanne faisant partie intégrante du milieu des « théâtreux » rencontre le peintre, affichiste et caricaturiste Charles Gir qu’elle épouse en 1911. Elle devient madame Girard à la ville et mademoiselle Jeanne Fusier-Gir à la scène. Le couple aura deux enfants: une fille et un garçon: Françoise et François! Charles Gir est l’aîné de deux ans de Jeanne. Mais malgré leur entente cordiale et plus tard leur famille, dès 1929 ils se voient peu. Charles Gir s’installe à Grisy les Plâtres où il peut se permettre d’avoir un très vaste atelier pour s’adonner à sa nouvelle passion, la sculpture.
Jeanne prise par le théâtre et bientôt le cinéma reste dans la maison conjugale de la place Pigalle. C’est encore presque la campagne quand le couple Girard en fait l’acquisition et Jeanne est séduite par les deux grands arbres qui ornent le petit jardinet devant la maison. Dans les années 50, Pigalle sera devenu le haut lieu du « Paris by Night ». La maison de Jeanne sera reconnaissable entre toutes puisqu’elle aura toujours ses deux beaux arbres. Et puis il y a son jardin! Son jardin où elle s’adonne à la culture du chrysanthème, sa fleur préférée tout comme sa copine Damia! Les deux femmes rivalisent d’ingéniosité, se concurrencent ou s’échangent des pots selon l’humeur du jour!
La seconde guerre mondiale trouve Jeanne Fusier Gir au sommet de la gloire! Elle triomphe dans chacune de ses pièces et chacune de ses apparitions au cinéma est applaudie! parfois, certains soirs l’enthousiasme du public devient un véritable délire!
Un soir, elle reçoit une journaliste dans sa loge. Ces dames papotent boutique, mais soudain, Jeanne s’exclame devant son miroir: « Mais qu’est-ce que c’est que cette tête? Ca ne va pas du tout, je ne suis pas assez tapée! Je joue une vioque, je ne peux pas me montrer aussi bien! » Puis elle ajoute: « ah, ce n’est pas grave, je vais laisser le personnage faire son travail en moi, quand je descendrai l’escalier qui va de ma loge à la scène, j’aurai bien pris vingt ans de plus!’ Et d’en revenir à ses arbres et à ses chrysanthèmes!
Si la guerre la surprend dans la gloire, elle va aussi la priver de son mari. Charles Gir quitte Grisy les Plâtres et se réfugie chez des amis dans les Charentes. Mais à peine arrivé il tombe gravement malade. Il s’éteint à l’hôpital de Bordeaux en 1941.
Jeanne est restée à Paris, elle y tourne des chefs d’œuvres pour des maîtres.
Au fil du temps le public vénère littéralement son étrange petite voix aigrelette et haut perchée qui n’appartient qu’a elle. On adore sa minuscule silhouette, aussi maigrelette que sa voix qui a l’air de sortir d’une autre époque avec son chignon haut perché et son petit ruban de velours autour du cou. Souvent mercière, voisine, pipelette ou concierge, elle est rarement tout à fait gentille, ou alors c’est qu’elle est gaffeuse. De toute façon elle ne sait jamais tenir sa langue.
En 1937 dans « Claudine à l’école » elle donne un vrai festival Fusier-Gir! Il faut la voir minauder en baigneuse 1900 « Ce maître nageur est odieux! Il a un regard qui vous déshabille en un rien de temps! ». Il faut la voir se jeter à genoux devant ses écolières éberluées pour dire « Britannicus » avec émotion ou virevolter comme une jeune pucelle devant le jeune Pierre Brasseur « Permettez, je vous précède! » dans une envolée de jupons raides et noirs!
Dans « Le Trou Normand » de 1952, il suffit que Bourvil lui dise « surtout tu ne dis rien à personne » pour qu’aussitôt elle cavale dans les rues en appelant toutes ses voisines! Dans Miquette et sa mère, elle à l’air de veiller à la haute tenue morale du village. Elle est toujours flanquée d’une petite fille. Et chaque fois qu’elle a quelque chose à dire elle commence par dire à la gamine « N’écoute pas ça, toi! Ce n’est pas pour les petites filles! » Dans « Le Corbeau », elle est mercière et renonce aux services du médecin Pierre Fresnay à cause du qu’en dira-on. Elle le met aimablement mais fermement dehors en lui disant « Et surtout n’hésitez pas à m’envoyer votre note, docteur ». la porte à peine fermée elle lance « Vous verrez qu’il aura le toupet de me l’envoyer! » C’est sa seule scène du film, mais quelle scène, quelle perfection, quelle justesse!
Même si elle se cantonnait à des seconds rôles, elle était devenue au fil du temps l’intime de tous les grands noms de son époque: Ses deux plus indéfectibles amis Sacha Guitry et Damia, bien sûr, mais aussi Cocteau et Marais, Marie Bell, Arletty, Françoise Rosay, Marfa d’Hervilly, Edwige Feuillère, Mary Marquet, Jane Aubert, Maurice Escande, Pierre Fresnay, Yvonne Printemps.
Il n’y a pas que Guitry qui soit un inconditionnel. Henri George Clouzot ne peut se passer d’elle, Yves Mirande l’adore et écrit pour elle. Julien Duvivier est toujours preneur. Et jusqu’à Colette qui exige sa présence dans toutes les adaptations théâtrales ou filmées de ses œuvres! Quand on la questionne, elle élude et s’en prend à la cherté des jouets, elle qui est cinq fois grand’mère!
Jeanne Fusier Gir avait 30 ans à la première guerre mondiale, elle survivra à la seconde et travaillera jusqu’au milieu des années 60! Elle donne son baroud d’honneur en 1966 en technicolor face à Curd Jürgens dans un film de Gabin: « Le jardinier d’Argenteuil » Elle joue une altesse, follement rousse et couverte de bijoux, hantant les casinos pour jouer « à bataille » avec des gens biens nés et persuadée que délicieusement charmante comme elle est, ils n’oseront pas gagner contre elle. Elle a 81 ans!
Jeanne prend alors une retraite bien méritée non sans avoir tâté de la télévision, histoire de ne pas mourir idiote! Nous étions en 1967, elle avait débuté au cinéma en 1909! 58 ans de carrière! 58 ans de triomphes personnels!
Jeanne Fusier Gir se retire. Elle s’éteint le 24 Avril 1973, trois jours avant de fêter ses 88 ans.
Elle rejoint dans la tombe son cher mari dans le petit village de leurs amours, à Grisy les Plâtres dont les habitants veillent sur leur éternel sommeil avec une tendresse qui ne faiblit pas.
A la fin de la guerre, Jeanne, veuve, était revenue à Grisy et avait eu la surprise de se retrouver face à un gigantesque Don Quichotte sculpté. Elle ne saura jamais qui avait passé cette commande à son défunt mari et ses descendants finiront, faute de nouvelles, par offrir le Don Quichotte à la mairie.
Celine Colassin
QUE VOIR?
1909: La Peau de Chagrin: Avec Henri Desfontaines
1930: Chérie: Avec Marguerite Moreno, Mona Goya et Jacqueline Delubac
1931: La Chance: Avec Marie Bell et Françoise Rosay
1931: Quand te tues-tu? Avec Noël-Noël
1931: La Vagabonde: Avec Marcelle Chantal
1931: Rien que la Vérité: Avec Meg Lemonnier
1931: Un Homme en habit: Avec Suzy Vernon, Jany Holt et Fernand Gravey
1932: Quick: Avec Lilian Harvey, Jules Berry et Pierre Brasseur
1932: Ce Cochon de Morin: Avec Colette Darfeuil et Rosine Deréan
1932: Maquillage: Avec Rosine Deréan
1932: La Couturière de Lunéville: Avec Madeleine Renaud et Pierre Blanchard
1933: Je te Confie ma Femme: Avec Jeanne Cheirel et Robert Arnoux
1933: L’Héritier du Bal Tabarin: Avec Charlotte Lyses et Frédéric Duvallès
1934: Les suites d’un premier lit: Court métrage avec Gaby Basset
1935: Le Miroir aux Alouettes: Avec Edwige Feuillère et Pierre Brasseur
1935: Retour au Paradis: Avec Mary Morgan et Claude Dauphin
1935: Studio à Louer: Court métrage avec Paulette Dubost
1935: Et moi, j’te dis qu’elle t’a fait de l’œil: Avec Colette Darfeuil, Ginette Leclerc et Jules Berry
1935: Jacqueline fait du Cinéma: Avec Colette Darfeuil et Raymond Cordy
1936: Train de Plaisir: Avec Germaine Roger et Frédéric Duvallès
1936: Une Poule sur un Mur: Avec Christiane Delyne et Jules Berry
1936: Marinella: Avec Tino Rossi et Yvette Lebon
1936: Oeil de Lynx Détective: Avec Armand Bernard et Ginette Leclerc
1937: Blanchette: Avec Marie Bell et Jean Martinelli
1937: Un Carnet de Bal: Avec Marie Bell
1937: Claudine à l’Ecole: Avec Blanchette Brunoy, Margo Lion et Pierre Brasseur
1937: La Loupiote: Avec Pierre Larquey
1937: Un Soir à Marseille: Avec Colette Darfeuil
1937: L’Homme du Jour: Avec Elvire Popesco, Maurice Chevalier et Josette Day
1937: La Citadelle du Silence: Avec Annabella et Pierre Renoir
1938: Trois Artilleurs au Pensionnat: Avec Odette Joyeux, Raymond Cordy et Yvette Lebon
1938: La Marraine du Régiment: Avec Pauline Carton et Raymond Cordy
1938: Mon Curé chez les Riches: Avec Elvire Popesco
1938: La Route Enchantée: Avec Charles Trenet
1938: Gosse de Riche: Avec Pierre Brasseur
1938: Les Femmes Collantes: Avec Josseline Gaël et Betty Stockfield
1939: Les Cinq Sous de Lavarède: Avec Josette Day et Fernandel
1939: Tourbillon de Paris: Avec Ray Ventura
1940: Une Idée à l’eau: Avec Andrex
1941: Péchés de Jeunesse: Avec Yvette Chauviré et Harry Baur
1941: L’Intrigante: Avec Germaine Aussey et Georges Cahuzac
1942: L’Ange Gardien: Avec Carlettina et Lucien Baroux
1942: Le Voile Bleu: Avec Gaby Morlay et Elvire Popesco
1942: Le Destin Fabuleux de Désirée Clary: Avec Gaby Morlay et Sacha Guitry
1943: Donne-Moi tes Yeux: Avec Sacha Guitry et Geneviève Guitry de Séréville
1943: La Cavalcade des Heures: Avec Gaby Morlay, Fernandel et Charles Trenet
1943: Le Corbeau: Avec Ginette Leclerc et Pierre Fresnay
1943: L’Honorable Catherine: Avec Edwige Feuillère, André Luguet et Raymond Rouleau
1943: Marie-Martine: Avec Renée Saint-Cyr et Jules Berry
1943: Monsieur des Lourdines: Avec Mila Parely et Raymond Rouleau
1943: Vingt-Cinq ans de Bonheur: Avec Denise Grey et Jean Tissier
1945: Falbalas: Avec Micheline Presle et Raymond Rouleau
1945: Pamela: Avec Renée Saint Cyr et Fernand Gravey
1945: Ils étaient cinq permissionnaires: Avec Ginette Leclerc et Raymond Cordy
1946: Madame et son Flirt: Avec Giselle Pascal, Andrex et Denise Grey
1946: L’Insaisissable Frédéric: Avec Renée Saint Cyr et Paul Meurisse
1947: Plume la Poule: Avec Geneviève Guitry de Séréville
1947: La Nuit sans Fin: Avec Ginette Leclerc et Alexandre Rignault
1947: Quai des Orfèvres: Avec Suzy Delair et Louis Jouvet
1948: Le Diable Boiteux: Avec Sacha Guitry et Lana Marconi
1948: Une Mort sans Importance: Avec Suzy Carrier et Jean-Pierre Kérien
1948: Bichon: Avec Armand Bernard, Suzy Carrier et Daisy Daix
1949: Ma Tante d’Honfleur: Avec Mona Goya et Suzanne Dehelly
1949: Toâ: Avec Lana Marconi et Sacha Guitry
1949: La Voix du Rêve: Avec Marina de Berg, Renée Saint Cyr et Jean Chevrier
1949: Millionnaires d’un Jour: Avec Gaby Morlay, Ginette Leclerc et Pierre Brasseur
1950: Tu m’as Sauvé la Vie: Avec Lana Marconi, Fernandel et Sacha Guitry
1950: Et moi j’te dis qu’elle t’a fait d’l'œil!: Avec Madeleine Lebeau et Denise Provence
1950: Miquette et sa Mère: Avec Danièle Delorme et Mireille Perrey
1950: Menace de Mort: Avec Colette Darfeuil et Marcel Dalio
1951: Les Deux Monsieur de Madame: Avec Arlette Poirier et Jean Peredes
1951: Mon Phoque et Elles: Avec Marie Daems et François Perier
1951: Chacun son Tour: Avec Michèle Philippe, Robert Lamoureux et Jane Marken
1951: Coq en Pâte: Avec Jacqueline Gauthier et Maurice Escande
1951: Deburau: Avec Lana Marconi et Sacha Guitry
1952: Le Trou Normand: Avec Brigitte Bardot, Bourvil et Jane Marken
1952: Belle Mentalité: Avec Michèle Philippe, Jean Richard et Geneviève Kervine
1952: Monsieur Taxi: Avec Michel Simon et Jane Marken
1952: L’Amour, Madame: Avec Arletty, François Perier et Marie Daems
1953: Quand te Tues-Tu?: Avec Gaby Bruyère et Carmen Amaya
1953: La Famille Cucuroux: Avec Nathalie Nattier et Jean Tissier
1953: Belle Mentalité: Avec Michèle Philippe, Jean Richard et Geneviève Kervine
1953: Des quintuplés au pensionnat: Avec Maurice Escande et Valentine Tessier
1954: Le Congrès des Belles-Mères: Avec Pierre Larquey et Simone Max
1954: La Rafle est pour ce Soir: Avec Jane Sourza, Jacqueline Pierreux et Blanchette Brunoy
1954: Faites-Moi Confiance: Avec Zappy Max et Francis Blanche
1954: Si Versailles nous était Conté: Avec Claudette Colbert, Nicole Courcel et Danièle Delorme
1954: Crainquebille: Avec Yves Deniaud
1955: Treize à Table: Avec Micheline Presle et Fernand Gravey
1955: Il Mantello Rosso: Avec Patricia Medina, Bruce Cabot et Jean Murat
1955: Les Fruits de l’Été: Avec Edwige Feuillère et Etchika Choureau
1956: Les Carottes sont Cuites: Avec Jane Sourza, Perrette et Raymond Souplex
1956: Mannequins de Paris: Avec Madeleine Robinson et Ivan Desny
1956: Si Paris nous était Conté: Avec Françoise Arnoul, Danielle Darrieux et Sophie Desmarets
1957: C’est Arrivé à 36 Chandelles: Avec Jane Sourza
1957: Ah Quelle Equipe! Avec Louise Carletti et Colette Dereal
1957: Les Sorcières de Salem: Avec Simone Signoret, Yves Montand et Mylène Demongeot
1957: Les Septième Commandement: Avec Edwige Feuillère et Jacques Dumesnil
1958: Les Vignes du Seigneur: Avec Simone Valère, Fernandel et Evelyne Dandry
1959: Marie-Octobre: Avec Danielle Darrieux et Serge Reggiani
1960: Au Cœur de la Ville: Avec Georges Chamarat
1961: A Rebrousse-Poil: Avec Mathilde Casadesus et Micheline Dax
1962: Un Clair de Lune à Maubeuge: Avec Sophie Hardy et Bernadette Lafont
1962: Cesarin joue les Etroits Mousquetaires: Avec Pierre Rapp et Alice Tissot
1963: Cadavres en Vacances: Avec Jeanne Valérie et Simone Renant
1963: Du Mouron pour les Petits Oiseaux: Avec Dany Saval , Suzy Delair et Paul Meurisse
1964: La Chance et l’Amour: Avec Dani et Paulette Dubost
1965: Les mordus de Paris: Avec Jany Clair et Pierre Richard
1966: Le Jardinier d’Argenteuil: Avec Curd Jürgens, Liselotte Pulver et Jean Gabin