Si Barbie avait réellement existé, je veux dire par là si elle avait été faite de chair et de sang et non de plastique moulé, elle se serait appelée Jean Hale.
La fabuleuse Carol Jean Hale à la beauté surréelle naît à Salt Like City, le 27 Décembre 1938 dans une famille de mormons très pratiquants.
La belle Jean grandira dans le Connecticut où ses parents ont fini par s’installer, à Darien. C’est donc sur la côte Est qu’elle poursuivra à la fois ses études et une solide formation de danseuse classique, son grand rêve de petite fille. On sait peu de choses des jeunes années de cette reine de beauté non couronnée. Elle se laissa convaincre de participer à l’élection de « Miss New-York » alors qu’elle était étudiante à l’université de Syracuse comme le seront Richard Gere et Tom Cruise. Lorsque son très sérieux père apprendra la nouvelle, il exigera qu’elle abandonne immédiatement la compétition. Ce qu’elle fit. Mais les quelques vagues photos qui filtrèrent dans la presse lors des éliminatoires suffirent à attirer sur elle l’attention des « scouts » des agences de mannequins Conover et Huntington.
Si elle fit de vrais débuts au printemps 1961 en dansant dans une émission de télévision, dès l’été elle avait le même agent que Sandra Dee et Hollywood lui promettait des ponts d’or.
Malheureusement pour les pontes de la MGM qui s’étaient les premiers rués sur la belle, Jean était tombée amoureuse d’un jeune acteur, Dabney Coleman, et elle refusa de rejoindre Elizabeth Taylor et Eddie Fisher sur le plateau de « La Vénus au Vison »!
Jean Hale devient madame Dabney Coleman le 11 Décembre 1961. Ensuite seulement, elle accepte de rejoindre les plateaux hollywoodiens.
En 1966, le couple aura une fille, Kelly, Dabney ayant déjà une fille d’un premier mariage, Meghan. Il est d’ailleurs intéressant de souligner que c’est sa maternité annoncée qui priva Jean du rôle de Bonnie dans « Bonnie and Clyde », ce qui fit le bonheur de Faye Dunaway après que Jane Fonda ait à son tour décliné la proposition. En 1967, par conte, elle obtiendra le rôle de la blonde dans « In comme Flint » après avoir évincé Catherine Deneuve du casting.
Durant ses années hollywoodiennes, Jean Hale vécut une mésaventure qui aurait dû mettre Alfred Hitchcock lui-même sur la douce orbite de l’extase! Pensez donc; Jean Hale, qui semble être l’incarnation absolue de la blonde hitchcockienne a quelque part en Amérique son sosie parfait qui..se fait passer pour elle et dévalise les magasins en son nom! La fausse Jean Hale sera capturée et emprisonnée après que la vraie ait reçu une multitude de factures à payer pour des visons et des décapotables!
Jean Hale est à la fin des années 60 une des seules actrices à encore avoir un contrat long terme avec un studio, la Century Fox, studio n’ayant jamais pu résisté à l’appel de la blonde même si gérer Betty Grable, Jayne Mansfield et Marilyn Monroe n’avait pas été une partie de plaisir! Gérer Jean Hale n’en sera pas une non plus! Elle refuse « La Vallée des Poupées » et son rôle ira à Sharon Tate qui elle accepte d’y incarner une actrice de films « polissons français »; Ensuite Jean vit une seconde grossesse très difficile qui l’oblige de rester alitée après avoir refusé la tournée promotionnelle prévue pour « In Comme Flint ». C’en sera trop pour la Century Fox qui passe la main!
La star aura encore deux enfants, son fils Randolph et sa fille Mary avant de divorcer en 1984 après de longues années de séparation.
Aujourd’hui la beauté surnaturelle de Jean Hale s’est envolée, le temps a fait son ouvrage, mais elle reste une élégante de Pacific Palissades.
La fausse Jean Hale , quant à elle sortit de prison et recommença son lâche commerce qu’elle avait eu grandement le temps d’améliorer. Elle se mariera avec une dizaine d’hommes , professant maintenant dans l’escroquerie au mariage plutôt que dans le vol de Cadillac!
Celine Colassin.
QUE VOIR?
1963: Violent Midnight: Avec Lee Philips
1964: Taggart: Avec Dan Dureya et David Carradine
1965: MacHale’s Navy Joint Air Force: Avec Tim Conwat et Bon Hastings
1966: The Oscar: Avec Elke Sommers, Eleanor Parker et Stephen Boyd
1967: In Like Flint: Avec James Coburn
1967: The St Valentine’s day massacre: Avec Jason Robarts et George Segal