La fabuleusement belle Gila Golan est une femme prise dans la tourmente de son temps et retracer son parcours avec exactitude n’est pas chose facile. Et pour cause…
Celle qui deviendra un jour une des plus belles femmes de son temps naît à Cracovie en 1940 et ses débuts dans la vie auraient pu inspirer Claude Lelouch. Ses parents, juifs, sont déportés, chargés dans les trains en partance pour les camps de la mort. Après le départ des convois, on trouvera dans une encoignure de porte, dans la gare, un petit bébé abandonné par ses parents avant de monter dans les trains. Ainsi Gila Golan ne doit-elle la vie qu’à une seconde d’inattention d’un garde, le courage de ses parents et de n’avoir pas pleuré sur le sol froid de la gare. La chance est avec elle car un nazi aurait pu la trouver aussi bien qu’une âme charitable et courageuse. Gila ignorera toujours qui étaient ses parents. Elle ignorera toujours l’identité de son sauveteur, lequel la confie aux bons soins d’une communauté religieuse catholique.
La guerre terminée, la petite fille sera envoyée en Israël où elle continuera sa scolarité dans un pensionnat.
On la retrouve, belle adolescente, mannequin sur les couvertures de magazines Israéliens et adorant celà. Dans la foulée elle sera couronnée miss Israël en 1960. Elle choisit alors le pseudonyme de Gila Golan, l’identité qu’elle a reçue des autorités israéliennes, Myriam Goldberg lui semble être trop religieusement connotée.
L’année suivante, Gila Golan est la première dauphine de miss monde. Profitant de sa notoriété de créature somptueuse, elle accepte de faire une tournée de levée de fonds pour Israël, tournée qui la conduit aux USA où elle choisit de se fixer. Pas n’importe où bien entendu, son choix se porte sur Hollywood.
C’est Stanley Kramer qui lui mettra le pied à l’étrier. Elle s’embarque à la suite d’une prestigieuse distribution dont Lee Marvin, Vivien Leigh et Simone Signoret à bord de la « Nef des Fous ». Elle enchaîne avec une parodie de James Bond campé par un James Coburn « un peu trop indestructible » selon la critique: « Notre Homme Flint » où Gila s’offre le luxe d’un grand premier rôle féminin. Mise sur les rails de la gloire, Gila Golan va néanmoins se désintéresser très vite du cinéma au profit d’une vie privée tumultueuse à défaut d’être tapageuse.
Ses trois mariages la laisseront deux fois divorcée et une fois veuve, la belle ayant eu des enfants de ses trois maris et trouvé le temps pour une liaison assez bruyante avec Vittorio Gassman. Restée fabuleusement belle loin des feux de la gloire filmée, elle regagne Israël pour y gérer une importante compagnie financière nationale.
Celine Colassin.
QUE VOIR?
1965: Ship of Fools: avec Simone Signoret et Vivien Leigh.
1966: Jerry sur la Lune: Avec Jerry Lewis, Connie Stevens et Anita Ekberg.
1966: Three on a Couch: Avec Janet Leigh et Jerry Lewis
1965: Notre Homme Flint avec James Coburn
