constance collier

En inscrivant le nom de Constance Collier dans mon florilège d’étoiles filantes, il ne me vient certes pas à l’esprit de contester son immense prestige. Mais avouons qu’il faut être un cinéphile averti pour se souvenir aujourd’hui des apparitions parfois grandioses et toujours spectaculaires de la grande actrice shakespearienne aux écrans. D’autant qu’elle y vint à un âge déjà avancé! Age où sa beauté qui fut grande n’avait laissé que peu de souvenirs à notre admiration.

Cette créature toute d’emphase naquit le 22 janvier 1878 dans le compté Berkshire, à Windsor, si cher au coeur de la famille royale anglaise. Certaines sources la font naître en 1875, ce qui ne fait guère de différence vraiment fondamentale, à ceci près que, selon la date choisie, Constance débute à trois ans ou a six ans dans « Le Songe d’une Nuit d’Été », Shakespeare, déjà!

Laura Constance Hardie, son véritable patronyme qui lui va magnifiquement a donc trois ans à ses débuts et pourrait avoir été prise comme référence par Mankiewicz qui fait dire à Georges Sanders, alias Alison de Witt dans « All About Eve »: « Elle fit ses débuts sur scène à trois ans, elle jouait le rôle d’une fée dans « Le Songe d’une Nuit d’Eté » et parut en scène complètement nue. elle devint instantanément célèbre et n’a plus cessé de l’être depuis ». Tels furent aussi les débuts de Constance, à ceci près que j’ignore si elle parut nue ou non.

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Constance grandit, devint très belle, ne quitta plus les scènes et se faisait même une solide réputation de jeune danseuse lorsque la nature lui joua un tour à sa manière. A l’adolescence, la jeune fille grandit excessivement pour son époque et elle dépassera bientôt tout le corps de ballet d’une tête, ce qui provoquera les rires après avoir suscité l’admiration. Nous étions en 1893, elle allait revenir à ses premières amours: le Théâtre de Shakespeare et provoquer l’évènement culturel du nouveau siècle. En devenant une Cléopâtre tellement spectaculaire et dont on parla tant qu’elle révolutionna le théâtre et que le délire médiatique provoqué un demi siècle plus tard par la Cléopâtre d’Elizabeth Taylor n’aura l’air que d’un cancan de concierge en comparaison! Cette performance allait faire d’elle une des icônes des scènes londoniennes et la grande prêtresse du théâtre de Shakespeare.

Quelque part sur cette marche triomphale, Constance trouva le temps de convoler en justes noces avec un de ses partenaires, Julien L’Estranges, connu de l’état civil sous le patronyme irlandais de Julian Boyles. En 1918. Constance grossira le bataillon des veuves engendrées par la guerre la plus meurtrière jamais vue, bien que son cher et tendre ait été fauché par la grippe.

Au début des années 20, elle connaîtra une nouvelle passion avec le très populaire Ivor Novello, compositeur à succès devenu acteur plus admiré encore. Mais le couple, si couple il y a, ne verra pas la nécessité d’officialiser leur relation. Il faut dire que cette liaison faisait beaucoup jaser et qu’il était connu dans le tout Londres qu’Ivor Novello était un des protégés de Noël Coward, précédent Laurence Olivier dans les affections du célèbre dramaturge.

constance collier

Constance avait bien entendu tâté du cinéma, dès 1916 et se révéla au moins aussi épouvantée du résultat que Sarah Bernhardt! Elle était à ce point réticente aux caméras qu’elle refusa de reprendre à l’écran son rôle dans « Les Invités de Huit Heures » malgré le pont d’or de la MGM et le rôle échut à Marie Dressler. Si elle vint à Hollywood ce fut d’abord en qualité de « coach » pour Luise Rainer, laquelle collecta deux Oscars à la suite! Inutile de dire qu’après cela, la réputation de l’actrice était définitivement faite!

Elle se laissera fléchir et surgira dans « Stage Door » entre Ginger Rogers, Andrea Leeds et Katharine Hepburn dont elle se fera une amie, et une élève pour la vie. Dès lors, Constance Collier va s’amuser à faire de ci de là un film. Parfois éblouissante comme dans « Anna Karénine », parfois vaguement insupportable comme dans « Les Perils de Pauline » où elle se contente de fracasser les têtes de figurants à coups de parapluie ou d’ombrelle. Mais qu’importe, chaque apparition de la grande dame est un pur régal.

Le grand amour de Constance Collier resta comme on s’en doute, le théâtre de Shakespeare et le cinéma ne fut somme toute que son « argent de poche » comme disait Arletty.

Constance Collier s’éteignit à New-York le 25 Avril 1955. Elle avait 77 ans, à moins qu’elle n’en ait eu 80!

Celine Colassin

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QUE VOIR?

1916: Intolerance: Avec Mae Marsh

1920: Bleak House: Avec Norman Page

1922: The Bohemian Girl: Avec Gladys Cooper et Ivor Novello

1935: Anna Kerenine: Avec Greta Garbo

1936: Girls Dormitory: Avec Ruth Chatterton, Simone Simon et Tyrone Power

1936: Little Lord Fauntleroy: Avec Dolores Costello et Freddie Bartholomeuw

1937: Stage Door: Avec Katharine Hpburn , Ginger Rogers, Andrea Leeds, Eve Arden et Lucille Ball

1937: Thunder in the City: Avec Luli Deste et Edward G. Robinson

1937: Clothes and the Woman: Avec Rod la Roque

1937: Une Demoiselle en Détresse: Avec Gracie Allen, Joan Fontaine et Fred Astaire

1938: Zaza: Avec Claudette Colbert et Herbert Marshall

1940: Half a Sinner: Avec Heather Angel

1940: Susan and God: Avec Joan Crawford, Fredric March et Ruth Hussey

1946: Monsieur Beaucaire: Avec Bob Hope and Joan Caulfield

1946: The Dark Corner: Avec Lucille Ball et Clifton Webb

1947: An Ideal Husband: Avec Paulette Goddard et Michael Wilding

1947: Les Perils de Pailine: Avec Betty Hutton

1948: The Girl From Manhattan: Avec Dorothy Lamour

1949: Whirlpool: Avec Gene Tierney.

 

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