Lorsque Barbara Jo Laurent vint au monde le 24 Février 1930 à Canergie dans l’Oklahoma, ses parents, Morris et Bernice furent aussitôt éblouis par la beauté de leur bébé qui semblait tout droit descendu du paradis.
A trois ans, cette angélique créature sera le plus beau bébé du Missouri, à cinq elle sera une mini cover girl très recherchée.
A dix ans , elle n’a aucune difficulté à persuader ses parents de gagner Hollywood où a trop longtemps sévi cette Shirley Temple qui a l’air d’une guenon à côté d’elle (estime l’entourage de Barbara).
l’année suivante, elle est « Little Miss Hollywood »!
A 14 ans elle signe son premier contrat avec la Century Fox, à 16 elle fait ses débuts dans ce qui sera son véritable champ d’action: la rubrique des potins mondains!
La jolie jouvencelle aurait une liaison avec un membre de la tribu Chaplin, l’année suivante, elle se fait « enlever » au Mexique par John Fontaine.
La Century Fox n’étant pas précisément ravie du comportement de la jeune Barbara, il fallut mettre les points sur les i. La jeune amoureuse rentra chez papa-maman et attendit le feu vert du studio pour convoler avec l’élu de son cœur, c’est à dire après la sortie de « Capitaine de Castille » où elle donnait la réplique à Tyrone Power, le dieu maison!
Le 28 Juin 1947, Barbara et John se marièrent, la jeune épouse gagnant ensuite l’université d’été pour se mettre un peu de plomb dans les neurones. Barbara passera tellement de temps à dire aux journalistes : »Nous sommes mariés en secret », « nous ne sommes pas mariés », « enfin, si on l’est! » Que lorsque le couple divorcera un an plus tard, le public aura l’impression que cette histoire le saoulait depuis dix ans!
Les fêtes de la saint Sylvestre 1947 furent assombries par une nouvelle qui laissa Hollywood quelques minutes en état de choc: La belle Barbara Lawrence avait été poignardée par un fou alors qu’elle sortait du cinéma bien sagement avec son gentil mari. Les jours de la belle, heureusement, n’étaient pas en danger. Les propriétaires de salles se plaignirent de cette publicité négative! Non! On ne poignardait pas les spectateurs « pour de vrai » à la sortie! Non le nouveau jack l’éventreur n’était pas dans la salle! L’enquête terminée il s’avéra que la belle Barbara avait été agressée alors qu’elle se promenait seule la nuit dans le quartier le plus mal famé de la ville!
Précédent Marilyn dans le genre, Barbara Lawrence adore clamer sa soif de culture et passerait ses loisirs à chercher une pièce digne d’elle pour conquérir Broadway! En attendant la gloire immortelle et le prix Sarah Siddons, Barbara fait son petit bonhomme de chemin à Hollywood. En 1952, la RKO la distribue dans « Deux Tickets pour Broadway » où son nom égale celui d’Ann Miller, Janet Leigh et Gloria de Haven!
La belle aligne une ribambelle de flirts et se lance dans une concurrence effrénée avec Cléo Moore!
Barbara s’affiche avec l’inévitable Howard Hugues, avec Jimmy Stewart, avec Scott Brady, avec Cesar Romero avant de se remarier en 1951 avec un certain Johnny Murphy. Un joueur de base ball qu’elle poussera devant les cameras et père de sa fille Mélinda qui voit le jour le 29 Mai 1952. Ce second mariage sera prétexte à un nouveau manège de divorcera-divorcera pas aussi pénible que le « sommes nous mariés…ou pas? » du mariage précédent.
La valse hésitation durera jusqu’en 1957 à la naissance de leur second enfant, Michael, né le 23 Mai 1957. Bien qu’à ce moment nous étions dans une phase « Toute réconciliation est impossible mais nous tentons quand même! ».
Barbara Lawrence finira par divorcer, aura encore deux enfants, mais les chroniqueurs les plus assidus auront alors renoncé à la « couvrir ». Barbara Lawrence n’intéresse plus les amateurs d’émotions fortes, même si elle avertit la presse pour dire: »Les vitres électriques de ma voiture sont détraquées, elles montent et descendent sans arrêt, c’est très énervant! ».
Très, en effet!
Bien qu’elle ait fini par lasser pas mal de monde, Barbara ne tirera le rideau sur sa carrière d’actrice qu’en 1977.
Elle fera comme sa rivale de boîte de nuit Cléo Moore: elle se lancera dans l’immobilier!
Il est peut-être regrettable, pour nous cinéphiles, que la tempétueuse Barbara Lawrence ait lassé les professionnels du cinéma avec ses attitudes immatures. Si vous revoyez le film sublime de Joseph Mankiewicz: « Chaînes Conjugales », vous y verrez Barbara en « Babe », la jeune sœur effrontée de Linda Darnell et elle est tout simplement magnifique. En 1955 elle est loin de démériter encore en fille de saloon platinée semant la zizanie dans « Man with the gun » entre Jan Sterling et Robert Mitchum.
Le 13 novembre 2013, Barbara s’est éteinte à Los Angeles. Elle avait 83 ans et mourait emportée par une insuffisance rénale.
Barbara avait souhaité être incinérée et que ses cendres soient dispersées dans la jardin de sa maison de vacances en Caroline du Nord qu’elle adorait. Elle s’était effacée du paysage cinématographique depuis si longtemps qu’on apprendrait sa mort presque fortuitement…un an plus tard.
Celine Colassin
QUE VOIR?
1946: Margie: Avec Jeanne Crain et Lynn Bari
1947: Capitaine de Castille: Avec Jean Peters, Tyrone Power et Cesar Romero
1948: Give y Regards to Broadway: Avec Nancy Guild et Dan Dailey
1948: You Were Meant for Me: Avec Jeanne Crain et Dan Dailey
1948: The Street with no Name: Avec Richard Widmark.
1949: Chaïnes Conjugales: Avec Linda Darnell, Paul Douglas et Thelma Ritter.
1949: Mother is a Freshman: Avec Loretta Young et Van Johnson
1950: Peggy: Avec Diana Lynn et Rock Hudson
1952: Deux Tickets pour Broadway: Avec Tony Martin et Ann Miller.
1952: The Star: Avec Bette Davis et Sterling Hayden
1953: Paris Model: Avec Paulette Goddard, Marilyn Maxwell et Eva Gabor.
1954: Her Twelve Men: Avec Greer Garson et Robert Ryan
1955: Oklahoma: Avec Gloria Grahame et Gene Nelson
1955: Man with the Gun: Avec Jan Sterling et Robert Mitchum
1957: Man in the Shadow: Avec Jeff Chandler, Orson Welles et Colleen Miller.