La sublime Barbara Carrera vint au monde une nuit de Saint Sylvestre. Née des amours d’une belle Nicaraguayenne et d’un américain en poste à l’ambassade, l’année de l’heureux évènement restera toujours un mystère. Certains avancent 1945, d’autres 47, voire 51, Barbara mettra tout le monde d’accord en affirmant 1953, ce qui fut adjugé.
Née Barbara Kingsbury dans son pays d’origine, elle grandira à Memphis avant de gagner New-York à 15 ans. Adolescente à la beauté aussi exotique que redoutable, deux ans plus tard elle est bookée à l’agence Eileen Ford, une des plus prestigieuses du monde. Devenue Barbara Carrera, ce qui n’a rien à voir avec un modèle Porsche mais avec le nom de jeune fille de sa mère, elle va sillonner le monde, vêtue par les plus grands couturiers et dévêtue par les plus célèbres photographes.
Le cinéma, comme il se doit, va faire appel aux services de cette somptueuse créature dès 1970. Elle ne s’y fera une réputation que sept ans plus tard à la faveur de « L’île du Docteur Moreau ». Elle continuera une carrière parcimonieuse sur grands et petits écrans jusqu’à l’inévitable consécration qui guette les créatures aussi belles et fascinantes lorsqu’elles tâtent du cinéma: elle devient une « James Bond Girl » en 1983 dans « Never Say Never Again ». Un des films les plus attendus par les amateurs d’espionite aigue puisque Sean Connery réendossait le rôle de James. Le film était un peu poussif, Barbara y affrontait Kim Basinger qui dansait un tango godiche pendant que Barbara lançait d’inoffensifs pythons dans les voitures de ses adversaires! A la fin du film elle explosait, ne laissant à notre admiration perplexe qu’une paire d’escarpins fumants, mais probablement de chez Charles Jourdan! Cette prestation fumante lui vaudra une nomination aux Golden Globes pourtant peu férus de James Bonderies!
Barbara la fabuleuse divorcera d’un fils héritier d’armateur grec pour devenir baronne Von Hoffman et honorer de sa très élégante présence quelques ventes de charité bien ordonnées, des épisodes de Dallas, et bien entendu quelques films. Le temps passant ne la fit pas moins belle mais plus discrète. Elle s’attela de manière plus convaincue à son violon d’Ingres qu’était la peinture. Elle se remaria encore une fois ou deux, notamment avec un photographe de mode et restera une jet setteuse incontournable doublée d’une peintre très cotée.
Celine Colassin
QUE VOIR?
1970: Puzzle of a Downfall Child: Avec Faye Dunaway, Viveca Lindfors et Roy Scheider
1977: L’Île du Docteur Moreau: Avec Burt Lancaster
1981: Condorman: Avec Oliver Reed, Michael Crawford et Jean-Pierre Kalfon
1983: Never Say Never Again: Avec Sean Connery et Kim Basinger
1985: Wild Geese II: Avec Scott Glenn
1989: Wicked Stepmother: Avec Bette Davis
1995: Roulette Russe (Moscou 95): Avec Oliver Reed et Jan Michael Vincent
1996: Love Is All There Is: Avec Joseph Bologna, Angelina Jolie et Connie Stevens.
1999: Alec à La Rescousse: Avec Oliver Tobias